La bataille juridique s’intensifie pour X alors que la société fait face à de nouvelles allégations concernant l’utilisation illégale de données d’utilisateurs européens pour entraîner son système d’IA conversationnel Grok. La Commission irlandaise de protection des données (DPC), autorité de contrôle pour l’application du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) de l’UE, a engagé une procédure judiciaire, affirmant que X a violé les réglementations relatives aux autorisations d’utilisation des données dans la région.
X nie toute utilisation non autorisée des données
Face à ces accusations, X se défend vigoureusement, qualifiant l’affaire de la DPC d’« injustifiée, trop large et ciblant X sans aucune justification ». Selon X, l’ordonnance s’appliquerait non seulement à Grok, mais à tout modèle d’IA utilisé par la plateforme, ce qui pourrait potentiellement impacter les efforts de modération du contenu et même la capacité à proposer le service dans l’UE.
X affirme avoir été proactif et transparent dans sa collaboration avec les régulateurs, y compris la DPC irlandaise, concernant Grok depuis fin 2023. Cela inclut la fourniture des évaluations et engagements juridiques nécessaires où l’utilisation des données publiques pour les modèles d’IA a été longuement discutée.
Une nouvelle option d’opt-out pour les utilisateurs européens
Pour répondre aux exigences du RGPD, X a récemment ajouté une option permettant aux utilisateurs de s’opposer spécifiquement à l’utilisation de leurs informations pour entraîner Grok. Cependant, la DPC ne considère pas cette mesure comme suffisante, arguant que :
- Les données personnelles de millions d’utilisateurs européens ont déjà été utilisées pour entraîner Grok, rendant cette nouvelle mesure inefficace rétroactivement.
- L’option est activée par défaut pour tous les utilisateurs et beaucoup ne sont pas au courant de son existence, ce qui signifie qu’ils n’ont pas été consultés de manière adéquate.
La DPC demande donc une injonction immédiate pour empêcher X d’utiliser davantage ces données jusqu’à ce que l’affaire soit résolue juridiquement.
D’autres obstacles pour Grok et X en Europe
Ce n’est pas le seul défi auquel Grok est confronté. Son lancement en Europe a déjà été retardé en raison de préoccupations similaires. De plus, la Commission européenne a récemment estimé que la décision de X de vendre des coches de vérification enfreint la Loi sur les Services Numériques (DSA) de l’UE, en raison d’une mauvaise interprétation par les utilisateurs de ce que représente réellement la coche.
Si X est reconnu coupable de violation des lois européennes, l’entreprise pourrait faire face à des amendes significatives et même à des restrictions dans la région. Des complications que X ne peut se permettre étant donné la baisse importante de ses revenus depuis qu’Elon Musk a pris le contrôle de la plateforme.
Malgré ces défis, X reste confiant dans sa position et sa capacité à contester de telles ordonnances.
– Un porte-parole de X
L’affaire sera bientôt portée devant les tribunaux. Reste à voir comment X naviguera dans ce paysage réglementaire européen complexe tout en poursuivant ses ambitions dans le domaine de l’intelligence artificielle avec Grok. Une chose est sûre, les avocats de l’entreprise auront fort à faire dans les mois à venir.
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