Le paysage des réseaux sociaux est en pleine mutation. Tandis que X, anciennement connu sous le nom de Twitter, multiplie les polémiques depuis son rachat par Elon Musk, un nouveau challenger émerge : Bluesky. Cette plateforme, aux airs de Twitter mais reposant sur une approche décentralisée et transparente, séduit un nombre croissant d’utilisateurs à la recherche d’un espace d’expression bienveillant et fiable. Retour sur ce bouleversement qui pourrait bien redistribuer les cartes du web social.

X perd de son attrait, les médias prennent leurs distances

Depuis son acquisition par le milliardaire Elon Musk, X (ex-Twitter) enchaîne les controverses. L’influence du réseau sur le discours politique, notamment lors des élections américaines, a poussé de nombreux médias à suspendre leurs publications. En France, le groupe Ouest France a donné le pas, estimant que ces plateformes sont devenues des « machines infernales ignorant les règles du droit et de l’éthique ». Un constat partagé par l’ONG Reporter Sans Frontières, pour qui ce départ massif des médias est « le symptôme de l’échec des démocraties à réguler les plateformes ».

Comment avons-nous pu transformer des outils de débats et qui pourraient être tellement utiles à la démocratie, en des machines infernales ignorant les règles du droit et de l’éthique ?

– François-Xavier Lefranc, président du directoire de Ouest-France

Bluesky, l’alternative qui monte

Profitant de cette désaffection croissante pour X, Bluesky connaît une croissance exponentielle. Le réseau social, créé au sein de Twitter par Jack Dorsey, capitalise sur les fondamentaux qui ont fait le succès de son aîné tout en apportant transparence et flexibilité :

  • Interface épurée avec likes, commentaires, « skeets » (mélange de sky et tweet) et limitation à 300 caractères
  • Approche décentralisée permettant aux utilisateurs de choisir leurs algorithmes de recommandation
  • Comptes certifiés pour plus de sûreté et de fiabilité des informations

Résultat, le nombre d’inscrits sur Bluesky a bondi de 2,5 millions depuis les élections américaines pour atteindre les 16 millions. Une trajectoire impressionnante qui pourrait s’accélérer si davantage de médias, personnalités politiques et institutions rejoignent le mouvement.

Bluesky vs X : quel avenir pour les réseaux sociaux ?

S’il est encore trop tôt pour enterrer X, force est de constater que le réseau d’Elon Musk a du plomb dans l’aile. Les velléités de transformation en « app à tout faire », la confusion autour des comptes certifiés et les prises de position clivantes de son propriétaire pèsent sur son image. Face à cela, Bluesky apparaît comme une bouffée d’air frais portée par des valeurs d’ouverture et de transparence.

Bien sûr, avec 16 millions d’utilisateurs contre plus de 200 millions pour Threads (lancé par Meta), Bluesky n’est pas encore un géant. Mais sa croissance rapide et l’engouement qu’il suscite auprès d’un public lassé des dérives des réseaux dominants laisse présager un bel avenir. Une success story à suivre de près, qui pourrait bien redéfinir notre manière d’échanger et de s’informer en ligne.