Dans la course effrénée des réseaux sociaux pour captiver l’attention des utilisateurs, Threads, la plateforme lancée par Meta en 2024, vient de déployer une mise à jour majeure. Inspirée par la montée en puissance de son rival Bluesky, Threads intègre désormais des flux alternatifs directement sur son écran d’accueil. Une évolution stratégique pour mieux répondre aux besoins de sa communauté.

Un accès simplifié à vos flux favoris

Fini le temps où il fallait naviguer dans les méandres des paramètres pour accéder à vos différents flux. Avec cette nouvelle fonctionnalité, vos fils « Abonnements », « Pour vous » et vos listes personnalisées sont directement accessibles depuis la page principale. Un gain de temps et de fluidité considérable dans votre expérience de navigation.

Certains d’entre vous ont demandé des précisions sur le glissement des posts. Désormais, appuyez sur le cœur pour aimer une publication si vous voulez en voir plus de ce type. Pour voir moins de quelque chose, appuyez sur le menu à trois points puis sur « Pas intéressé », explique Adam Mosseri, le patron d’Instagram et Threads.

Adam Mosseri, responsable d’Instagram et Threads chez Meta

Un retour aux fondamentaux des interactions sociales qui devrait plaire aux habitués des réseaux. Threads mise sur la simplicité et l’intuitivité pour séduire et fidéliser sa base d’utilisateurs.

Bluesky, le catalyseur du changement

Si Threads se réinvente, c’est en grande partie grâce à l’émergence de Bluesky, l’application décentralisée qui se positionne comme une alternative sérieuse à Twitter. Son succès fulgurant lors des dernières élections américaines a mis en lumière les faiblesses de Threads, notamment sa tendance à noyer l’actualité brûlante dans un flot de contenus généralistes.

En supprimant activement les contenus politiques et en misant tout sur l’engagement plutôt que la pertinence, Threads s’est retrouvé dépassé par les événements. Un constat amer qui a poussé ses équipes à revoir leur copie en s’inspirant des points forts de Bluesky :

  • Un fil chronologique par défaut pour suivre l’actualité en temps réel
  • La possibilité de construire une audience ciblée en s’abonnant aux comptes pertinents
  • Une modération plus souple sur les contenus politiques et les liens externes

Autant d’atouts qui ont séduit les journalistes, les influenceurs et les créateurs de contenu en quête d’une plateforme adaptée à leurs besoins spécifiques.

La clé du succès : comprendre son audience

En analysant finement les usages de Twitter, son illustre prédécesseur, Threads a pris conscience d’une réalité essentielle. Près de 80% des utilisateurs de Twitter étaient des consommateurs passifs de contenu, ne publiant, likant ou commentant que très rarement. Leur motivation principale : se tenir informés de l’actualité minute par minute dans leurs centres d’intérêt.

Twitter était incontournable pour suivre les dernières tendances dans des domaines aussi variés que le sport, la politique, les affaires, les séries TV… Des voix influentes y partageaient leurs analyses et réflexions avec leur communauté de fans. Un contenu de niche qui essaimait ensuite vers d’autres plateformes.

– Analyse Social Media Today

Bien que Twitter n’ait jamais atteint la taille de Facebook ou Instagram, son influence était considérable grâce à ce noyau dur d’utilisateurs engagés. Une leçon que Threads a fini par intégrer pour repenser sa stratégie.

L’avenir de Threads : entre personnalisation et ouverture

En donnant plus de contrôle aux utilisateurs sur leurs flux et en desserrant la vis sur la modération des contenus, Threads espère reconquérir le cœur des créateurs et des communautés de niche. L’objectif : retrouver son statut d’application tendance en proposant une expérience plus qualitative et adaptée aux attentes de chacun.

Reste à savoir si ces ajustements seront suffisants face à un Bluesky en pleine ascension, porté par ses promesses d’indépendance et de liberté. Une chose est sûre, la bataille pour devenir le réseau social de référence ne fait que commencer. Et dans ce match au sommet, c’est l’utilisateur qui aura le dernier mot.