Suite aux élections américaines, l’application Threads de Meta semble reconsidérer son approche vis-à-vis du contenu politique. Au cours de la semaine dernière, certains utilisateurs de Threads ont été invités à participer à un sondage concernant la modération du contenu et la pertinence des discussions autour de l’actualité dans l’application.
Un sondage révélateur des intentions de Threads
Le sondage, proposé directement dans le fil d’actualité des utilisateurs sélectionnés, pose plusieurs questions sur la modération du contenu effectuée par Threads. Il interroge notamment sur le nombre de publications supprimées et l’impact de cette modération sur la perception et l’usage de l’application.
D’autres questions portent sur les règles de publication et de modération de Threads, et sur le ressenti des utilisateurs lorsqu’ils partagent du contenu dans l’app. L’une des réponses proposées, « uniquement pour les activités illégales« , fait écho à l’approche prônée par Elon Musk chez Twitter (rebaptisé X). Ce dernier a en effet déclaré à plusieurs reprises que X ne supprimerait du contenu que s’il enfreint la loi d’un pays donné.
Vers une libéralisation du contenu politique sur Threads ?
De nombreux utilisateurs estiment que Threads devrait adopter une approche similaire et cesser de restreindre le contenu politique. Lors des élections américaines, les restrictions imposées par Threads ont en effet limité sa pertinence en tant que source d’information en temps réel, contrairement à Twitter/X dont c’est l’un des principaux atouts.
Face à ces limitations, de nombreux utilisateurs se sont tournés vers Bluesky, une application décentralisée positionnée comme une alternative à Twitter. Threads semble avoir pris conscience de cette menace concurrentielle et cherche désormais à revoir sa stratégie.
Les fantômes du passé hantent encore Meta
Cette volonté de se distancier du contenu politique n’est pas nouvelle pour Meta. Depuis les élections de 2016, l’entreprise a été pointée du doigt pour avoir facilité la propagation de la désinformation et de la propagande. Mark Zuckerberg a même dû s’expliquer devant le Congrès américain, ce qui a terni l’image de l’entreprise.
En réponse, Meta a déployé une série de mesures visant à détecter la désinformation et à garantir l’intégrité des élections. Le changement de nom de Facebook en Meta en 2021 visait aussi probablement à prendre ses distances avec cette réputation ternie.
2024, l’année charnière pour Threads
Malgré tout, Meta a de nouveau été impliqué dans la polémique autour de l’assaut du Capitole en janvier 2021. Depuis, l’entreprise cherche à s’éloigner complètement de l’actualité politique, en particulier avec l’approche des élections de 2024 qui s’annoncent à nouveau clivantes.
Mais maintenant que les élections de mi-mandat sont passées sans trop de remous, Meta semble vouloir revoir son approche, en commençant par Threads. Pour espérer rivaliser avec X, l’application doit en effet pouvoir couvrir l’actualité du moment, même lorsqu’elle est politique.
Si Threads veut construire une version plus conviviale d’une plateforme d’information en temps réel, elle aura besoin d’un flux moins filtré et plus réactif. Le sondage actuellement proposé aux utilisateurs devrait guider cette prochaine évolution. Affaire à suivre !
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