Et si une simple campagne pouvait transformer notre vision d’une maladie aussi mal comprise que la schizophrénie ? En mars 2025, à l’occasion de la 22e édition des Journées de la Schizophrénie, une initiative audacieuse voit le jour. Portée par l’agence The Good Company et l’association PositiveMinders, « Les Faits Ordinaires » ne se contente pas de sensibiliser : elle bouscule les idées reçues avec une créativité détonante. Imaginez des articles de presse qui, au lieu de dramatiser, célèbrent la banalité du quotidien de ceux qui vivent avec ce trouble. Intriguant, non ? Plongeons dans cette opération qui mêle marketing percutant, partenariats malins et une ambition claire : déconstruire les stéréotypes pour mieux informer.

Une campagne qui casse les codes des stéréotypes

Quand on parle de schizophrénie, quelles images vous viennent à l’esprit ? Pour beaucoup, ce sont des scénarios dignes de faits divers : violence, danger, chaos. Une étude révèle que **78 % des Français** associent ce trouble à un risque pour autrui. Pourtant, cette perception est largement déformée. Les personnes atteintes de schizophrénie ne sont pas des menaces ambulantes. Avec un diagnostic précis, un traitement adapté et un accompagnement, elles peuvent mener une vie tout à fait ordinaire. Mais alors, pourquoi ces clichés persistent-ils ? La réponse tient en deux mots : **médias sensationnalistes**. Les gros titres choc vendent, mais ils laissent des traces dans l’imaginaire collectif.

« Les Faits Ordinaires » prend le contre-pied de cette tendance. Plutôt que de pointer du doigt, la campagne préfère éclairer. Comme le souligne Anastasia Benzahi, qui vit avec la schizophrénie, il ne s’agit pas de blâmer le public, mais de reconnaître qu’il est bombardé d’informations biaisées. L’objectif ? Montrer que derrière les préjugés, il y a des vies banales, des routines, des espoirs. Une approche qui parle autant aux marketeurs qu’aux citoyens curieux de campagnes à impact.

Pourquoi le diagnostic précoce change tout

Savez-vous qu’en moyenne, il faut **7 ans** pour qu’une personne atteinte de schizophrénie soit diagnostiquée ? Sept années de doutes, de souffrances silencieuses, souvent aggravées par la peur du stigmate. Ce retard a des conséquences concrètes : sans prise en charge rapide, le risque d’hospitalisation lors d’une première crise passe de **31 % à 62 %**. À l’inverse, un diagnostic précoce peut transformer le parcours de soin, réduire le handicap et ouvrir la voie à une vie stable. C’est un enjeu majeur que « Les Faits Ordinaires » met en lumière avec finesse.

Pour les professionnels du marketing et de la communication, cette donnée est une leçon : une campagne bien pensée ne vend pas seulement un message, elle peut littéralement changer des vies. En informant sur l’importance d’un dépistage rapide, PositiveMinders et The Good Company s’adressent autant aux familles qu’aux décideurs, avec un ton pédagogique qui évite le pathos.

Des témoignages qui réinventent la narration

Comment faire comprendre au grand public que la schizophrénie n’est pas un synonyme de chaos ? En racontant des histoires vraies, simples, humaines. La campagne mise sur **sept témoignages** de personnes vivant avec ce trouble, intégrées dans la société. Ces récits, glissés dans des articles de presse, ne parlent pas de drames, mais de moments du quotidien : un café pris entre amis, une journée de travail, une balade en ville. Une stratégie narrative qui rappelle que la normalité est plus puissante que la sensationalisation.

« On ne jette pas la pierre aux gens, ils subissent juste un flux constant d’infos biaisées. »

– Anastasia Benzahi, participante à la campagne

Pour les adeptes de storytelling en marketing, c’est une masterclass. En détournant les codes des faits divers, PositiveMinders et son agence partenaire prouvent que l’authenticité peut percer là où le sensationnalisme échoue. Une idée à piquer pour vos prochaines campagnes ?

Un dispositif média malin et multicanal

« Les Faits Ordinaires » ne se contente pas de bonnes intentions : elle déploie une stratégie média redoutable. Au cœur du dispositif, un partenariat inédit entre *Libération* et *Le Gorafi*. Oui, vous avez bien lu : un journal sérieux et un site satirique s’unissent pour une cause commune. Résultat ? Un cahier spécial de **4 pages** dans *Libération*, des articles décalés sur *Le Gorafi*, et des bannières publicitaires sur les deux plateformes. Une combinaison qui allie crédibilité et viralité, parfaite pour capter des audiences variées.

Mais l’opération ne s’arrête pas là. Elle investit aussi les réseaux sociaux avec du contenu sponsorisé sur **TikTok**, **Snapchat** et **Instagram**. Pourquoi ces plateformes ? Parce qu’elles attirent un public jeune, friand de récits percutants. Ajoutez à cela une interview exclusive sur *Her Story* et un site dédié avec des ressources pédagogiques, et vous obtenez une campagne qui coche toutes les cases du marketing digital moderne.

Les réseaux sociaux comme levier d’impact

Si vous suivez les tendances sur **Instagram** ou **TikTok**, vous savez que ces plateformes adorent les histoires qui surprennent. « Les Faits Ordinaires » l’a bien compris. En misant sur des formats courts et visuels, la campagne touche une audience qui ne lit peut-être pas *Libération*, mais qui scrolle sans fin sur son téléphone. Des vidéos sponsorisées racontent les témoignages avec un ton léger, presque ludique, tout en glissant des messages clés sur la schizophrénie.

Pour les entrepreneurs et marketeurs, c’est une piqûre de rappel : une bonne campagne sait adapter son message au canal. Ici, le contenu est taillé pour capter l’attention en quelques secondes, tout en restant fidèle à l’objectif de déstigmatisation. Un équilibre subtil, mais maîtrisé.

Les chiffres qui donnent du poids au message

Dans le monde du business et du marketing, les données parlent. « Les Faits Ordinaires » ne fait pas exception. Voici quelques chiffres qui frappent :

  • 78 % des Français pensent que la schizophrénie est dangereuse.
  • 7 ans : le délai moyen avant un diagnostic.
  • 62 % à 31 % : la baisse du taux d’hospitalisation avec une prise en charge précoce.

Ces stats ne sont pas là pour décorer : elles ancrent le propos dans le réel et légitiment l’urgence d’agir. Une astuce que les startups et agences peuvent reprendre pour renforcer leurs propres campagnes.

Une leçon pour les marketeurs et entrepreneurs

Que retenir de cette initiative ? Pour les pros du marketing, « Les Faits Ordinaires » est une mine d’inspiration. Elle montre comment une cause sérieuse peut être portée par une exécution créative, sans tomber dans le cliché ou la sensiblerie. Le partenariat entre *Libération* et *Le Gorafi* est un coup de génie : il prouve que l’innovation naît parfois d’associations inattendues. Quant à l’usage des réseaux sociaux, il rappelle l’importance de parler le langage de son audience.

Pour les entrepreneurs, c’est aussi un modèle d’impact social. Une campagne comme celle-ci ne vend pas un produit, mais une idée. Et si votre prochaine stratégie marketing faisait plus que booster vos ventes ? Si elle changeait les perceptions, comme le fait The Good Company avec brio ?

Et après ? Un mouvement à suivre

« Les Faits Ordinaires » n’est pas une opération isolée. Elle s’inscrit dans une vague de campagnes qui utilisent le marketing pour faire bouger les lignes. Santé mentale, inclusion, handicap : les marques et associations osent désormais aborder ces sujets avec audace. Et pour cause : les consommateurs, surtout les plus jeunes, plébiscitent les initiatives porteuses de sens.

Alors, la prochaine fois que vous croiserez un article sur une personne atteinte de schizophrénie, peut-être penserez-vous à cette campagne. Et si vous êtes dans le business ou la com’, peut-être vous demanderez-vous : comment puis-je, moi aussi, raconter une histoire qui compte ? Une chose est sûre : PositiveMinders et son agence ont posé une pierre solide dans ce mouvement. À vous de jouer.