Imaginez-vous au volant de votre voiture électrique flambant neuve, vous arrêtez devant une boulangerie et, sans même descendre, on vous tend une baguette toute chaude… gratuitement. Pas un rêve de foodie parisien, mais bel et bien la réalité d’une opération marketing qui fait déjà le tour des réseaux sociaux. Renault et Maison Kayser viennent de frapper un grand coup avec « Oui Oui Baguette by Renault ». Et franchement, on n’a pas fini d’en parler.
Dans un monde où les campagnes automobiles se ressemblent toutes (0 % d’intérêt, 100 % de CO2 en moins, bla bla bla), Renault a décidé de parler autrement. Et quand on dit autrement, on veut dire avec une bonne dose d’autodérision et une pincée de génie culturel. Résultat : une activation qui coûte probablement quelques dizaines de milliers d’euros en baguettes mais qui vaut des millions en visibilité et en capital sympathie.
Le porte-baguette : cet accessoire qui a tout changé
Tout a commencé avec un détail. Un simple panier en osier tressé main dans le sud de la France, intégré à la planche de bord de la nouvelle Renault 5 E-Tech électrique. À sa sortie, les journalistes et influenceurs se sont moqués gentiment : « Ah ah, la voiture pour aller chercher le pain ». Et là, coup de théâtre : les réseaux sociaux s’en sont emparés. Des Américains aux Italiens, tout le monde a trouvé ça so frenchy, so cute.
Renault aurait pu ignorer le buzz ou le minimiser. Ils ont fait exactement l’inverse : ils l’ont amplifié à 200 %. Et c’est là qu’on reconnaît les marques qui comprennent vraiment leur époque.
« On a vu que les gens adoraient ce porte-baguette, alors on s’est dit : pourquoi ne pas leur offrir la baguette qui va avec ? »
– Un porte-parole de Renault (qui a visiblement tout compris au marketing 2025)
L’opération « Oui Oui Baguette » en chiffres et en détails
Du 24 au 30 novembre 2025, chaque propriétaire d’une Renault 5 E-Tech électrique peut récupérer une baguette artisanale gratuite par jour dans n’importe quelle boulangerie Maison Kayser en France. Comment ? Un simple QR code dans l’application My Renault. Simple, fluide, efficace.
- Plus de 250 boulangeries Kayser participantes
- 7 jours d’opération = potentiellement des dizaines de milliers de baguettes offertes
- Un drive éphémère le 29 novembre à Paris avec Eric Kayser et Eric Judor en personne
- 100 % made in France : de la voiture au blé en passant par l’osier
C’est ce qu’on appelle une activation phygitale parfaitement exécutée : un objet physique (le porte-baguette) + une expérience réelle (la baguette chaude) + un dispositif digital léger (QR code) = une campagne qui marque les esprits.
Pourquoi cette campagne est un cas d’école en marketing
On pourrait résumer en cinq leçons que n’importe quelle marque, startup ou grand groupe, devrait retenir :
- Écouter les réseaux sociaux : le porte-baguette est devenu viral sans qu’ils le veuillent. Ils ont su transformer une blague en opportunité.
- Assumer l’autodérision : appeler l’opération « Oui Oui Baguette » alors qu’on est une marque automobile centenaire, il faut oser.
- Créer de l’expérience : offrir une baguette gratuite, c’est bien. La rendre quotidienne et accessible partout en France, c’est génial.
- Faire du co-branding intelligent : Renault (icône populaire) + Kayser (artisan premium) = le meilleur des deux mondes français.
- Rester simple : pas de métavers, pas d’IA, pas de NFT. Juste une bonne idée bien exécutée.
Le pouvoir du « French cliché » retourné en force
Ce qui est fascinant, c’est que Renault joue à fond la carte du cliché français… mais de l’intérieur. Là où certaines marques étrangères utilisent la baguette et le béret pour se moquer, Renault et Kayser en font une célébration joyeuse et décomplexée.
C’est un peu comme si la France se regardait dans le miroir en riant : « Oui, on adore notre pain, oui on est fiers de notre savoir-faire, et alors ? » Dans un contexte où le Made in France est parfois défendu avec sérieux et gravité, cette légèreté fait un bien fou.
Publicis Conseil : l’agence qui a tout compris
Derrière cette opération, on retrouve évidemment Publicis Conseil. Et franchement, ils sont en train de vivre leur meilleure vie créative. Après des années de campagnes automobiles ultra-techniques sur l’électrique, ils reviennent à quelque chose de profondément humain : le plaisir simple d’une baguette qui sent bon.
On sent que l’agence a pris un plaisir fou à sortir des sentiers battus. Et quand une agence s’amuse, ça se voit. Le ton est libre, l’idée est pure, l’exécution est millimétrée.
Et les propriétaires de R5 dans tout ça ?
Ils sont aux anges. Sur les groupes Facebook et forums dédiés, c’est l’euphorie : « J’ai pris ma R5 pour le style rétro, mais là je l’adore encore plus », « Ma boulangère n’en revenait pas quand j’ai montré le QR code ».
Cette opération transforme chaque trajet vers la boulangerie en mini-événement. Et ça, c’est priceless pour la fidélité à la marque.
Une campagne qui coûte peu et rapporte énormément
Faisons un petit calcul rapide (et forcément approximatif) :
Disons 5 000 Renault 5 déjà livrées × 7 jours × 1,50 € la baguette = environ 52 500 € de coût produit. Ajoutons la com, le drive parisien, les frais d’agence… on arrive peut-être à 300-400 k€ tout compris.
En face ? Des millions d’impressions gratuites sur TikTok, Twitter, LinkedIn, des articles dans toute la presse, une image de marque rajeunie et décomplexée, et des clients qui deviennent de vrais ambassadeurs.
ROI stratosphérique.
Ce que les startups et marques tech peuvent en retenir
Vous lancez une application, un SaaS, une crypto ? Cette campagne Renault-Kayser vous donne trois leçons d’or :
- Un petit détail peut devenir votre plus grand atout marketing (regardez comment Duolingo a construit sa légende sur un hibou psychopathe)
- N’ayez pas peur du second degré, surtout si votre cible est jeune
- Créez des expériences réelles dans le monde physique : on vit dans un monde d’écrans, le offline reste le nouveau luxe
Et après ?
On peut déjà parier que cette opération ne restera pas sans suite. Un porte-fromage pour la prochaine Twingo ? Un porte-vin pour le Scenic ? L’idée est tellement forte qu’elle pourrait devenir une plateforme de communication à part entière pour Renault.
En attendant, une chose est sûre : pendant une semaine, des milliers de Français vont sourire en allant chercher leur pain. Et ça, dans le marketing d’aujourd’hui, c’est la plus belle des victoires.
Chapeau bas, Renault. Et bon appétit.
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