Le paysage des médias sociaux est en pleine effervescence, avec l’émergence de nouveaux acteurs prometteurs comme Bluesky. Cette application sociale en plein essor, qui a vu son nombre d’utilisateurs actifs exploser ces derniers mois, réfléchit désormais à la prochaine étape : proposer des fonctionnalités payantes pour assurer sa croissance et sa viabilité financière.

Abonnement Bluesky+ : un modèle inspiré des géants

Concrètement, l’équipe de Bluesky planche sur une série d’options premium qui seraient accessibles via un abonnement mensuel, baptisé « Bluesky+ ». Parmi les avantages envisagés, on retrouve notamment :

  • Un badge de profil distinctif
  • Des icônes d’app personnalisées
  • Des options de personnalisation avancées du profil
  • L’upload et la lecture de vidéos en haute qualité
  • La traduction automatique des publications
  • Des statistiques et analytics sur son compte

Cette approche n’est pas sans rappeler les offres « X Premium » (ex-Twitter Blue) ou Snapchat+, qui permettent aux utilisateurs les plus engagés d’accéder à des bonus exclusifs. Mais contrairement à X (Twitter), Bluesky ne semble pas vouloir lier la certification des comptes à un quelconque paiement, une décision sage pour éviter les controverses.

Un modèle économique encore à construire

Si le lancement d’un abonnement premium semble acté, il ne résoudra sans doute pas à lui seul l’équation financière de Bluesky. Jay Graber, CEO de la plateforme, reconnaît que les abonnements ne sont qu’une « première étape ». Et pour cause : les retours d’expérience des autres réseaux montrent qu’une très faible proportion des membres (entre 1 et 2% en général) est prête à passer à la caisse.

Les abonnements payants permettent d’apporter une première réponse, mais ils ne seront sans doute pas suffisants à eux seuls pour financer la croissance de Bluesky sur le long terme.

– Jay Graber, CEO de Bluesky

Avec une base d’utilisateurs certes en forte croissance mais encore modeste (24 millions de membres actifs début 2025), difficile en effet d’imaginer que les revenus d’abonnement puissent couvrir les lourds investissements nécessaires, notamment en serveurs et infrastructures pour soutenir la montée en charge.

Un passage à la publicité inéluctable ?

Jay Graber ne cache pas sa réticence à intégrer de la publicité, une perspective qui semble aller à l’encontre de la vision originelle d’un réseau social plus ouvert, libre et épuré. Pourtant, à mesure que les coûts d’exploitation s’envoleront et que les investisseurs attendront un retour, il paraît difficile d’échapper à l’équation qui s’est imposée à tous les grands réseaux sociaux : la monétisation par la publicité.

Honnêtement, je ne vois aucun scénario dans lequel Bluesky pourra éviter indéfiniment les publicités. Faire tourner une plateforme pour plus de 24 millions de personnes a un coût, quelle que soit l’approche choisie.

– Un expert des médias sociaux

Alors que Bluesky s’apprête à franchir un cap avec ses premiers abonnements payants, l’avenir nous dira si la jeune pousse parviendra à tracer sa voie entre expérience utilisateur premium et contraintes économiques. Une chose est sûre : les prochains mois seront décisifs pour écrire la suite de cette success-story à l’âge d’or des réseaux sociaux décentralisés et de l’IA générative. Les amateurs d’alternatives aux géants de la Silicon Valley ont tout intérêt à en profiter… tant que ça dure !