Imaginez un monde où les frontières entre l’art, le design et la communication s’effacent, où chaque discipline s’enrichit des autres pour créer quelque chose de nouveau, d’audacieux, d’inattendu. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui dans les industries créatives. Les écoles, les agences et les marques redéfinissent les règles, et des établissements comme Penninghen mènent la charge en intégrant des filières comme la communication à leurs cursus traditionnels de direction artistique et d’architecture intérieure. Pourquoi ce virage ? Comment l’intelligence artificielle et les outils numériques transforment-ils la création ? Et surtout, faut-il encore séparer ces disciplines ou les fusionner pour répondre aux défis de demain ? Pour explorer ces questions, nous nous appuyons sur les insights de Gilles Poplin, designer et directeur de Penninghen, qui éclaire cette révolution créative.

Quand les Disciplines Créatives Se Rencontrent

Historiquement, les disciplines créatives comme l’art, le design ou la communication étaient cloisonnées. Les écoles formaient des spécialistes, experts dans un domaine précis. Mais aujourd’hui, les frontières s’estompent. Les réseaux sociaux, les plateformes digitales et les attentes des consommateurs ont bouleversé les codes. Une campagne publicitaire ne peut plus se contenter d’un visuel percutant : elle doit raconter une histoire, créer une expérience, engager une communauté. C’est dans ce contexte que Penninghen, institution reconnue pour son expertise en direction artistique et architecture intérieure, a lancé une filière communication. Pourquoi ? Parce que, comme l’explique Gilles Poplin, la communication est devenue le pivot des industries créatives.

La communication gouverne les industries créatives. Il n’y a pas de création sans mise en production.

– Gilles Poplin, Directeur de Penninghen

En intégrant la communication à son offre, Penninghen répond à une réalité : la création ne peut plus exister en silo. Un projet réussi combine une esthétique soignée (direction artistique), une expérience utilisateur réfléchie (architecture intérieure) et une stratégie éditoriale pertinente (communication). Cette hybridation permet de former des profils polyvalents, capables de naviguer entre ces univers tout en restant ancrés dans une démarche artistique.

Communication : Une Discipline Créative à Part Entière ?

La communication est souvent perçue comme le parent pauvre des disciplines créatives, accusée d’être trop mercantile, trop centrée sur les objectifs de vente au détriment de l’expression artistique. Pourtant, Gilles Poplin défend une vision bien plus nuancée : la communication est une forme de création à part entière, avec ses propres codes et son propre processus. À Penninghen, les étudiants en communication apprennent à observer le réel, à décoder les contextes et à traduire leurs idées à travers des pratiques comme le dessin, au même titre que leurs camarades en design ou en architecture.

Ce qui distingue la communication, c’est sa capacité à créer des ponts entre les individus, les marques et les émotions. Elle repose sur l’empathie, l’instantanéité et la capacité à capturer l’énergie du moment. Prenons l’exemple du projet Woufood, une identité de marque conçue par un étudiant de Penninghen : ici, la communication visuelle ne se limite pas à un logo ou une affiche, mais englobe une stratégie globale qui donne vie à l’univers de la marque.

  • Observation du contexte pour identifier les besoins.
  • Création d’une narration visuelle et émotionnelle.
  • Mise en œuvre stratégique pour engager le public.

L’Hybridation : Polyvalence ou Perte d’Expertise ?

Si l’hybridation des disciplines est une réponse aux besoins du marché, elle soulève une question : forme-t-elle des créatifs plus polyvalents ou dilue-t-elle les expertises ? Pour Gilles Poplin, le véritable danger ne vient pas de l’hybridation, mais de l’uniformisation imposée par les algorithmes et les standards des plateformes digitales. Les réseaux sociaux, par exemple, favorisent des formats standardisés qui peuvent étouffer la singularité.

Pour contrer cela, Penninghen mise sur une approche qui combine créativité et stratégie. Les étudiants apprennent à contourner les contraintes des algorithmes en proposant des concepts audacieux, comme le carrousel d’Hermès, un projet de brand content réalisé en 5e année. Ce type de projet montre comment la communication peut devenir une esthétique relationnelle, où l’interaction avec le public prime sur la simple diffusion d’un message.

L’expertise créative se déporte sur la communication en tant qu’esthétique relationnelle.

– Gilles Poplin

En d’autres termes, l’hybridation ne dilue pas l’expertise, mais la réinvente. Les créatifs d’aujourd’hui doivent maîtriser plusieurs langages – visuel, stratégique, émotionnel – pour se démarquer dans un monde saturé d’informations.

L’IA et les Outils Digitaux : Menace ou Opportunité ?

L’essor de l’intelligence artificielle et des outils numériques bouleverse le paysage créatif. D’un côté, ces technologies permettent de produire des contenus à une vitesse et une échelle inédites. De l’autre, elles risquent de standardiser la création, en générant des visuels ou des textes qui manquent d’âme. Gilles Poplin voit dans l’IA une opportunité, à condition qu’elle soit utilisée avec discernement.

À Penninghen, l’IA n’est pas perçue comme un raccourci, mais comme un outil au service de l’imaginaire. Les étudiants sont encouragés à nourrir leur créativité par des pratiques manuelles, comme le dessin ou l’observation du réel, pour éviter la “paresse intellectuelle” que l’IA pourrait engendrer. Un exemple concret ? Le projet Blob, une application chatbot spécialisée dans l’écologie, montre comment l’IA peut être intégrée à un concept créatif sans sacrifier l’originalité.

  • L’IA accélère la production de contenus créatifs.
  • Elle exige une vigilance pour préserver la singularité.
  • Les pratiques manuelles restent essentielles pour nourrir l’imaginaire.

Naviguer Entre Art et Contraintes Marketing

La communication est souvent critiquée pour son côté mercantile, mais Gilles Poplin insiste : savoir naviguer entre expression artistique et contraintes marketing est une forme d’intelligence. Les marques, de plus en plus adeptes de démarches artistiques, recherchent des créatifs capables de conjuguer émotion et rentabilité. À Penninghen, les étudiants apprennent à articuler imagination et raison dès leur première année, en s’appuyant sur des bases artistiques et théoriques solides.

Un exemple frappant est la collaboration avec des marques comme Hermès, où les étudiants créent des contenus qui transcendent la simple publicité pour devenir des expériences culturelles. Cette approche montre que la communication, loin d’être un frein à la créativité, peut être un terrain d’expérimentation artistique.

Les Nouveaux Profils de la Communication

Les attentes envers les communicants ont radicalement changé en une décennie. Là où il y a dix ans, on valorisait des compétences techniques spécifiques, aujourd’hui, les recruteurs recherchent des profils polyvalents, responsables et cultivés. Gilles Poplin attend des diplômés de Penninghen qu’ils soient en phase avec leur époque, capables d’influencer la communication de manière éthique et universelle.

  • Ouverture culturelle et curiosité intellectuelle.
  • Capacité à synthétiser des demandes complexes.
  • Engagement pour des solutions créatives et pertinentes.

À Quoi Ressemblera la Communication de Demain ?

Prédire l’avenir de la communication visuelle et publicitaire est un exercice périlleux, mais Gilles Poplin s’appuie sur une maxime intemporelle : “la création, c’est l’imprévisible devenu nécessité.” Dans la prochaine décennie, la communication sera probablement encore plus immersive, portée par des technologies comme la réalité augmentée ou les expériences virtuelles. Mais une chose est sûre : les créatifs qui sauront allier singularité et stratégie resteront au cœur des transformations.

Pour en savoir plus sur la vision de Penninghen et ses formations, rendez-vous sur leur site officiel. Cette révolution créative ne fait que commencer, et elle promet de redéfinir les métiers du design, de la communication et au-delà.

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