Malgré les promesses d’Elon Musk de vaincre les bots sur X « ou de mourir en essayant », il semblerait que la bataille soit loin d’être gagnée. Récemment, X a été identifié comme un vecteur clé dans la diffusion d’une fausse histoire sur l’achat d’une Bugatti par la femme du président ukrainien avec des fonds d’aide américains. De plus, le département de la Justice a révélé l’existence d’une ferme à bots russe opérant sur X pour influencer l’opinion publique.

Le réseau « Doppelganger » amplifie une fausse histoire

Un réseau de désinformation basé en Russie a créé de toutes pièces un article prétendant qu’Olena Zelenska, l’épouse du président ukrainien Volodymyr Zelensky, avait commandé une Bugatti lors d’un voyage en France. Malgré un démenti rapide de Bugatti, cette histoire a pris de l’ampleur sur X grâce au réseau de bots « Doppelganger » et à des comptes influents pro-russes comme Jackson Hinkle et ses 2,6 millions d’abonnés.

X peine à endiguer la désinformation

Plusieurs facteurs peuvent expliquer la difficulté d’X à contrer ce type de campagne de désinformation :

  • La dépendance croissante à la vérification des faits par la foule via les Notes communautaires, plutôt que par des modérateurs internes
  • Une approche plus laxiste dans la prise de décision sur ce type de contenu
  • L’adaptation constante des acteurs malveillants aux contre-mesures mises en place

Une ferme à bots russe démantelée, mais combien d’autres ?

Le département de la Justice a annoncé la saisie de deux noms de domaine et de 968 comptes de médias sociaux utilisés par des acteurs russes pour créer une « ferme à bots de médias sociaux améliorée par l’IA » destinée à diffuser de la désinformation aux États-Unis et à l’étranger.

La ferme de bots de médias sociaux a utilisé des éléments d’IA pour créer des profils de médias sociaux fictifs, prétendant souvent appartenir à des personnes aux États-Unis, que les opérateurs ont ensuite utilisés pour promouvoir des messages soutenant les objectifs du gouvernement russe.

– Département de la Justice des États-Unis

X avait déjà identifié et suspendu un nombre important de ces profils de bots avant l’intervention de la Justice, et a supprimé tous les comptes restants une fois l’opération révélée. Néanmoins, cela soulève la question du nombre réel de bots actifs sur la plateforme.

5% ou 30% de comptes automatisés sur X ?

Avant son rachat, Twitter estimait à environ 5% la proportion de bots parmi ses utilisateurs actifs. Elon Musk, lui, affirmait que ce chiffre était plus proche des 30% d’après les recherches de son équipe. Depuis qu’X n’est plus une entreprise cotée en bourse, ces données ne sont plus rendues publiques, laissant planer le doute.

Une chose est sûre : malgré les efforts déployés, les bots restent une menace bien réelle sur X et continuent d’être utilisés pour propager la désinformation à grande échelle. La guerre contre les bots est loin d’être terminée, et il faudra redoubler de vigilance et d’ingéniosité pour espérer un jour en venir à bout.