Les géants du Web comme Meta n’en finissent pas de faire parler d’eux quand il s’agit d’IA. Le groupe de Mark Zuckerberg compte bien exploiter les données de ses utilisateurs Facebook et Instagram pour améliorer ses modèles d’intelligence artificielle générative. Mais à quel prix pour la confidentialité des internautes ? Plongeons dans les coulisses de cette décision polémique.

Meta veut booster son IA avec vos données

Présent dans de nombreux pays, Meta cherche maintenant à déployer ses solutions d’IA générative en Europe d’ici fin 2024. Mais pour y parvenir, l’entreprise va devoir entraîner massivement ses algorithmes sur les données des Européens. C’est là qu’intervient le changement de sa politique de confidentialité annoncé récemment.

Concrètement, Meta compte se servir des contenus publics partagés sur Facebook et Instagram comme :

  • Les photos
  • Les légendes
  • Les textes des posts
  • Les commentaires
  • Les stories

Rassurez-vous, vos messages privés ne seront normalement pas concernés. En revanche, les échanges avec les assistants conversationnels comme Meta AI pourront aussi être exploités pour l’entraînement des IA.

Même les données de personnes n’utilisant pas les services de Meta pourront être récoltées via les contenus d’autres utilisateurs !

Refuser l’utilisation de ses données, mission impossible ?

Face à cette annonce, vous vous demandez sûrement comment vous opposer à l’exploitation de vos informations personnelles. Bonne nouvelle, Meta est obligé de proposer cette option pour se conformer au RGPD européen.

Sur Instagram, il faut remplir un formulaire dédié en précisant son pays de résidence, son mail et la raison du refus. Un code de validation est ensuite envoyé pour confirmer la demande. Côté Facebook, un questionnaire similaire existe mais reste pour l’instant inaccessible sans explication…

Mais attention, même en refusant, certaines de vos données pourront quand même se retrouver dans les modèles d’IA ! C’est le cas si vous êtes mentionné ou apparaissez sur des contenus publiés par d’autres. Un vrai casse-tête pour garder le contrôle sur ses informations.

Meta dans le viseur des défenseurs de la vie privée

Sans surprise, cette décision de Meta passe mal auprès de certains internautes européens. Des associations comme None of Your Business (Noyb) ont rapidement saisi la justice, estimant que le groupe enfreint le RGPD.

Pas moins de 11 plaintes ont ainsi été déposées dans différents pays comme la France, l’Allemagne ou encore l’Espagne. Leur but : empêcher Meta de mettre en place ces changements controversés en s’appuyant sur les régulateurs.

L’enjeu est de taille puisque Meta pourrait exploiter des données accumulées depuis 2007 sur près de 4 milliards d’utilisateurs !

– Noyb

Mais du côté de Meta, on semble confiant. Il faut dire que le recours aux données personnelles pour entraîner des IA est monnaie courante, que ce soit pour ChatGPT, Midjourney ou d’autres. Difficile donc d’imposer une règle spécifique au géant californien.

L’avenir de l’IA passera-t-il par moins de confidentialité ?

Le cas Meta illustre bien le dilemme entre progrès de l’IA et respect de la vie privée. Pour développer des outils toujours plus performants, la tentation est grande d’exploiter un maximum de données personnelles sans forcément demander l’avis des concernés…

Mais face à une législation de plus en plus stricte, les géants de la tech devront trouver un juste équilibre. Miser sur plus de transparence et redonner le contrôle aux utilisateurs semble inévitable pour ne pas subir les foudres des régulateurs. Un défi de taille dans la course à l’IA que se livrent Meta et ses concurrents !

Le cas Meta illustre bien le dilemme entre progrès de l’IA et respect de la vie privée. Pour développer des outils toujours plus performants, la tentation est grande d’exploiter un maximum de données personnelles sans forcément demander l’avis des concernés…

Mais face à une législation de plus en plus stricte, les géants de la tech devront trouver un juste équilibre. Miser sur plus de transparence et redonner le contrôle aux utilisateurs semble inévitable pour ne pas subir les foudres des régulateurs. Un défi de taille dans la course à l’IA que se livrent Meta et ses concurrents !