Alors que les élections présidentielles américaines de 2024 approchent à grands pas, l’aversion d’Elon Musk pour la modération soulève de plus en plus d’inquiétudes. Le chatbot Grok AI de X, anciennement Twitter, est particulièrement pointé du doigt pour sa capacité à propager de la désinformation liée aux élections.

Cinq secrétaires d’État américains ont adressé une lettre ouverte à Musk et X, les appelant à corriger les informations erronées communiquées par Grok, notamment en ce qui concerne les processus de vote. Ils soulignent que quelques heures seulement après l’annonce du retrait de Joe Biden de sa candidature le 21 juillet, de fausses informations sur les délais de vote générées par Grok circulaient déjà sur plusieurs plateformes.

Grok AI : un vecteur de désinformation préoccupant

Bien que Grok ne soit actuellement accessible qu’aux membres payants de X Premium, la désinformation générée par ce chatbot se propage au-delà de ce cercle restreint, amplifiant son impact potentiel. Les secrétaires d’État notent également que Grok a continué à répéter ces fausses informations pendant plus d’une semaine avant qu’elles ne soient corrigées.

L’importance d’une information électorale fiable

Si les inexactitudes ne sont pas rares dans les chatbots IA, la précision des informations sur le vote est cruciale. X devrait donc veiller à ce que de telles requêtes ne génèrent pas de faux rapports. OpenAI a d’ailleurs collaboré avec l’Association nationale des secrétaires d’État pour garantir aux électeurs un accès à des informations électorales exactes et à jour lors de l’utilisation d’outils d’IA comme ChatGPT.

Musk face à un dilemme : modération vs « liberté d’expression »

La réaction de Musk et X à cette lettre sera intéressante à suivre. En effet, Musk a longtemps critiqué l’ancienne direction de Twitter pour ce type d’engagement avec les autorités politiques qui demandaient des améliorations des systèmes de modération. Les « Twitter Files » publiés peu après sa prise de contrôle visaient d’ailleurs à dénoncer un prétendu « régime de censure ».

Musk considérera-t-il cette demande comme un abus de pouvoir du gouvernement et autorisera-t-il Grok à continuer de propager de la désinformation ? Ou son équipe agira-t-elle, facilitant ainsi, selon sa propre interprétation, la censure dans son chatbot IA « non-woke » ? Les leçons du passé sur les dangers de laisser la désinformation électorale sans contrôle sont pourtant claires.

Vers une réglementation renforcée des réseaux sociaux ?

La position de Musk dans la campagne et sa moindre motivation apparente à agir sur des préoccupations qui pourraient bénéficier aux Républicains soulèvent des questions. C’est la première d’une longue série d’interrogations qui seront soulevées sur les nouvelles politiques de « liberté d’expression » de X à l’approche des élections.

Cette situation pourrait conduire à une action réglementaire contre X à un moment donné. Alors que la désinformation en ligne reste un défi majeur pour la santé de nos démocraties, il est crucial que les plateformes comme X trouvent un équilibre entre liberté d’expression et responsabilité dans la lutte contre la propagation de fausses informations, en particulier dans des contextes aussi sensibles que les élections.