En 2025, le paysage de la formation professionnelle en France entre dans une nouvelle ère, redéfini par des réformes ambitieuses. Comment s’adapter à ces changements en tant qu’organisme de formation ? Voici un tour d’horizon des points clés à surveiller.

Un nouveau contexte budgétaire

France Compétences prévoit de limiter son déficit à 466 millions d’euros en 2025, avec un impact sur plusieurs dispositifs phares. L’enveloppe pour l’apprentissage est réduite d’un milliard d’euros, les budgets du Compte Personnel de Formation (CPF) et des régions sont également revus à la baisse.

Les organismes de formation devront donc optimiser leurs offres dans ce contexte de restrictions.

L’IA Act bouscule les pratiques

Adopté en 2024, l’IA Act européen classe la formation parmi les secteurs à haut risque. Les organismes devront se conformer à de nouvelles exigences comme la supervision humaine qualifiée des outils basés sur l’IA, pour des usages tels que la sélection des candidats, l’évaluation ou la surveillance des examens.

Il sera essentiel de garantir la cybersécurité et une gestion adaptée des risques pour équilibrer innovation et protection des libertés.

Le présentiel reste dominant

Malgré les prévisions d’une digitalisation massive, le présentiel représente encore 73,3% des actions de formation en 2023 selon le FNE-Formation. Un atout pour les organismes positionnés sur ce format, notamment pour les formations techniques.

Cependant, des disparités persistent dans l’accès à la formation selon les catégories professionnelles :

  • Ingénieurs et cadres : 35,6% des actions
  • Employés : 24,7%
  • Ouvriers qualifiés : 11,9%

Proposer des solutions plus inclusives représente donc un enjeu pour garantir un accès équitable.

Essor des académies internes et experts terrain

Face aux contraintes budgétaires, les entreprises développent leurs propres académies. Une opportunité pour les organismes de nouer des partenariats et mieux répondre aux besoins spécifiques, en combinant e-learning, ateliers présentiels et classes virtuelles.

Les experts terrain sont aussi de plus en plus sollicités. Collaborer avec eux pour co-créer des contenus adaptés et valoriser leur savoir-faire devient un levier stratégique.

Nouvelles tendances d’apprentissage

La génération Z redéfinit les attentes avec une préférence pour les formats courts et interactifs. Le nano-learning et le mobile learning gagnent en popularité.

Parallèlement, le social learning se développe via des communautés internes et plateformes collaboratives. Intégrer ces tendances permet de capter cette audience et de se différencier.

Priorité aux transitions écologique et numérique

La transition numérique capte 51% des investissements formation, suivie par la transition écologique avec 39%. Positionner son offre en accord avec ces priorités permet d’attirer des financements et de rester compétitif.

Coup de jeune pour la VAE et les reconversions

La validation des acquis de l’expérience (VAE) bénéficie d’un service public dédié et d’un budget de 39,4 millions d’euros en 2025. Une réelle opportunité pour les organismes d’accompagner davantage de professionnels dans leurs démarches de certification.

Le programme « Transitions collectives » et ses 8 millions d’euros soutiennent aussi les reconversions vers des métiers porteurs. Collaborer avec ce dispositif permet de renforcer son positionnement sur ce marché.

Cap sur un écosystème plus adapté et inclusif

En conclusion, la réforme 2025 dessine un écosystème résolument tourné vers l’avenir. Entre rigueur budgétaire, nouvelles technologies et formats innovants, les organismes de formation doivent réinventer leurs pratiques.

Si des défis subsistent en matière d’équité d’accès, les innovations en cours ouvrent tout de même des perspectives prometteuses pour s’adapter à un monde du travail en constante évolution. À vous de saisir ces opportunités !

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