Le marché du vin en France connaît une véritable métamorphose. Entre déconsommation, nouveaux produits comme le vin sans alcool et l’émergence de différents profils de consommateurs, les acteurs du secteur doivent s’adapter et repenser leur communication. Décryptage des grandes tendances qui redessinent le paysage viticole français.
60 ans de déclin et une accélération récente
Le constat est sans appel : la consommation de vin en France ne cesse de diminuer depuis plus de 6 décennies. Mais ce qui inquiète particulièrement aujourd’hui, c’est que cette baisse s’est accélérée récemment, touchant même les vins dits de qualité. Selon une étude de Toutlevin, 26% des consommateurs déclarent avoir réduit leur consommation entre 2022 et 2023.
Les raisons ? Avant tout une évolution des modes de vie, avec une attention accrue portée à la santé. S’ajoutent à cela la complexification du monde du vin qui perd les consommateurs, l’impact du Covid et de l’inflation. Autant de facteurs qui bousculent un marché historique.
5 profils de consommateurs, 5 perceptions différentes du vin
Pour s’adapter, il est crucial de comprendre les attentes des différents types de consommateurs. Toutlevin en a identifié 5 :
- Les Seniors réguliers : surtout des hommes retraités, amateurs de vin rouge
- Les Sociaux occasionnels : des femmes d’âge moyen qui boivent du vin blanc de temps en temps
- Les Détachés : jeunes femmes néophytes qui consomment peu, surtout du rosé
- Les Grands Amateurs : des hommes de 18-34 ans, passionnés et connaisseurs
- Les Néophytes Conviviaux : consommateurs réguliers qui associent le vin au partage
Le point clé ? La perception du vin est très différente selon les générations. Pour 80% des 25-34 ans, le vin est avant tout un symbole du patrimoine français. Seuls 20% le voient comme un vecteur de convivialité, contre 50% chez les seniors. Un signal d’alarme sur la perte de transmission de la culture du vin.
La révolution du vin « sans » et « low »
Pour répondre aux nouvelles attentes, le marché se diversifie avec l’essor des vins « no alcool » (moins de 0,5°) et « low alcool » (entre 0,5° et 3°). Si les premiers peinent encore à convaincre, 40% des consommateurs se disent prêts à tester les seconds. De vraies opportunités, à condition de bien cibler sa communication.
Car les profils intéressés diffèrent : le vin sans alcool peut séduire les Détachés lors de moments conviviaux, tandis que le low alcool attire des consommateurs soucieux de réduire leur consommation d’alcool. À chacun son message !
Adapter sa communication à chaque profil
L’enjeu est donc de segmenter sa communication en fonction des perceptions et attentes de chaque catégorie de consommateurs. Quelques pistes :
- Rassurer les seniors sur la qualité et l’origine
- Proposer des accords mets-vins aux sociaux occasionnels
- Démocratiser la culture du vin auprès des jeunes générations
- Mettre en avant les occasions de consommation pour les détachés
- Informer sur les benefices des vins low alcool
Le mot d’ordre ? Remettre l’humain au cœur des messages pour recréer du lien, en particulier avec les moins de 35 ans. C’est tout l’enjeu des années à venir pour les acteurs du monde viticole, qui doivent réinventer leur communication sur des bases plus émotionnelles et expérientielles.
Il est aujourd’hui indispensable d’adapter la communication des produits en fonction des profils de consommateurs, qui ne perçoivent pas le vin de la même manière.
Emily Castagnos, Directrice de Toutlevin
Et demain ?
Nul doute que le marché du vin va continuer sa mue, porté par des consommateurs en quête de sens, de transparence et de nouvelles expériences. Pour y répondre, la filière mise sur l’innovation, avec des cuvées inédites, des packagings plus responsables, ou encore des services personnalisés comme les abonnements.
L’œnotourisme et la mixologie pourraient aussi jouer un rôle clé pour créer une nouvelle proximité, tandis que le digital sera indispensable pour interagir avec les communautés. Autant de défis passionnants pour un secteur en pleine effervescence, qui doit réinventer ses codes sans renier son héritage. Santé !
Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir les derniers articles directement dans votre boîte mail.
Commentaires