Le géant de la consommation Unilever a récemment annoncé avoir conclu un nouvel accord publicitaire avec la plateforme de médias sociaux X, anciennement connue sous le nom de Twitter. Cette nouvelle fait suite aux poursuites judiciaires intentées par X contre l’Alliance mondiale pour des médias responsables (GARM) et plusieurs grandes marques, dont Unilever, pour un prétendu boycott coordonné de la plateforme.

Les détails de l’accord entre Unilever et X

Selon les termes de l’accord, Unilever s’engage à augmenter ses dépenses publicitaires sur X, mettant ainsi fin au différend juridique entre les deux parties. X s’est dit ravi de poursuivre son partenariat avec Unilever et considère cet accord comme une première étape vers une solution à l’échelle de l’écosystème.

X est heureux d’être parvenu à un accord avec Unilever et de poursuivre notre partenariat avec eux sur la plateforme. Les nouvelles d’aujourd’hui constituent la première partie de la solution à l’échelle de l’écosystème et nous attendons avec impatience une résolution plus large dans l’industrie.

– X News (@XNews), 11 octobre 2024

Le contexte des poursuites judiciaires de X

En août dernier, X avait lancé une action en justice contre GARM et son organisme de coordination, la Fédération mondiale des annonceurs (World Federation of Advertisers, WFA), ainsi que certains membres de GARM, pour ce que X qualifiait de « boycott de groupe par des annonceurs concurrents de l’une des plateformes de médias sociaux les plus populaires aux États-Unis ».

Selon X, GARM aurait coordonné ses membres, qui représentent 90 % des dépenses publicitaires aux États-Unis, pour leur conseiller de ne pas diffuser de promotions sur X en fonction d’une idéologie politique, et non pour des raisons de sécurité de marque comme annoncé. X cherche à obtenir des dommages et intérêts, affirmant que GARM agit en fonction des caprices de ses membres les plus puissants et non des objectifs de sécurité de marque communiqués à l’externe.

L’impact potentiel sur l’industrie publicitaire en ligne

Le fait qu’Unilever ait choisi de conclure un nouvel accord avec X suggère qu’il existe un certain niveau d’inquiétude parmi les grandes marques quant à l’issue de cette affaire. Si X parvient à limiter les recommandations contre les publicités sur sa plateforme, cela pourrait constituer une étape cruciale pour remettre son activité publicitaire sur les rails.

Cependant, les revenus publicitaires de X auraient chuté d’environ 50 % par rapport à la période précédant l’acquisition d’Elon Musk, et continueraient de baisser, le nombre d’utilisateurs diminuant et Musk amplifiant les opinions politiques clivantes sur la plateforme. Même en limitant les recommandations contre les publicités sur X, il serait surprenant que cela suffise à inverser complètement la tendance pour son activité publicitaire.

Les préoccupations concernant la modération des contenus sur X

L’approche de modération des contenus de X suscite des inquiétudes, car elle permettrait à davantage de discours haineux et d’abus de persister sur la plateforme. Toutefois, si les annonceurs obtiennent des résultats ou constatent que leurs publicités apparaissent à côté de contenus offensants, ils peuvent toujours décider eux-mêmes s’ils dépensent ou non pour des promotions sur X.

En fin de compte, ce sont les forces du marché qui dictent le succès ou l’échec des plateformes publicitaires en ligne. Si elles n’offrent pas de sécurité pour les marques, elles échoueront, que GARM existe ou non.

– Extrait du dossier juridique de X

Que nous réserve l’avenir pour X et l’industrie publicitaire ?

L’accord entre Unilever et X marque une étape importante dans le différend qui oppose la plateforme de médias sociaux à certains de ses plus gros annonceurs. Cependant, il reste à voir si cela suffira à apaiser les inquiétudes concernant la modération des contenus et à restaurer la confiance des marques.

Dans un contexte où les dépenses publicitaires sur les réseaux sociaux ne cessent de croître, la façon dont X gèrera ces défis aura sans doute un impact considérable sur l’ensemble de l’industrie. Les annonceurs, les plateformes et les organismes de régulation devront travailler ensemble pour trouver un équilibre entre liberté d’expression et sécurité des marques, afin de garantir un écosystème publicitaire en ligne sain et durable.