En quelques semaines, un hypermarché breton est devenu la sensation des réseaux sociaux. L’histoire improbable du Leclerc de Pont-l’Abbé et de ses community managers survoltés nous prouve que même dans la grande distribution, l’audace et la créativité payent. Retour sur un succès marketing qui bouscule les codes.
Un magasin local précurseur sur les réseaux
Implanté à la pointe du Finistère, le Leclerc de Pont-l’Abbé n’était pas prédestiné à devenir une star d’Instagram. Pourtant, dès 2014, la direction a eu l’intuition qu’il fallait miser sur les réseaux sociaux et a embauché deux personnes pour gérer sa présence en ligne. Un pari osé et visionnaire pour l’époque.
Pendant des années, Thomas Cambou et Noémie Jégou, le duo de choc derrière le compte, a patiemment construit une communauté locale engagée, atteignant les 12 000 abonnés sur Instagram. Une belle performance, fruit d’un ton décalé et d’un ancrage territorial, mais rien d’extraordinaire à l’échelle du web. Jusqu’au jour où tout a basculé…
L’étincelle virale : des vidéos de transition déjantées
Mi-avril 2024, Thomas et Noémie publient une première vidéo de transition pour promouvoir des jus de fruits. Le principe est simple mais diablement efficace : Thomas, affublé de sa polaire Leclerc, apparaît dans des situations loufoques qui se télescopent au rythme effréné des changements de plan. L’esthétique amateur, les références de pop culture et l’absurde des situations font mouche auprès des « meme lords ».
La vidéo cumule rapidement plusieurs dizaines de milliers de vues, un succès notable mais pas encore viral. C’est la réponse de la communauté à un commentaire négatif sous leur deuxième vidéo qui va tout faire basculer. En quelques jours, le compte explose et passe de 12 000 à 50 000 abonnés, puis 61 000 après un week-end ! La machine à buzz est lancée.
Les coulisses d’une content factory artisanale
Derrière ces vidéos à l’apparence spontanée se cache un véritable processus de création bien rodé. Thomas et Noémie tournent les séquences le matin avant l’ouverture, en un temps record et avec les moyens du bord. La post-production est tout aussi expéditive, Noémie se chargeant du montage et des sous-titres en quelques dizaines de minutes seulement.
On a carte blanche, on n’a jamais demandé l’autorisation de faire telle ou telle vidéo. On aime les risques !
Thomas Cambou, responsable marketing du Leclerc de Pont-l’Abbé
Si leur humour trash et potache peut sembler border line, les deux compères assument totalement, forts du soutien indéfectible de leur direction. Ils sont conscients de s’adresser à un public jeune, friand de ce type de contenu décalé. Pari gagnant, leurs vidéos cumulent des millions de vues, de quoi faire pâlir d’envie les plus grandes marques !
Surfer sur la vague du buzz, et après ?
Passé l’euphorie des premières semaines, Thomas et Noémie comptent bien capitaliser sur cette notoriété inespérée. Avec une communauté aussi large et engagée, même leurs contenus plus classiques décollent désormais plus facilement. De quoi donner des ailes à toute la communication du Leclerc de Pont-l’Abbé.
Cette success story improbable a aussi eu un effet boule de neige au sein du réseau Leclerc. De nombreux adhérents, d’abord sceptiques, lorgnent désormais sur les méthodes de ce magasin viral, preuve que la créativité et la prise de risque peuvent payer dans la Grande Distribution. Tout en gardant leur authenticité et leur grain de folie, gageons que Thomas et Noémie continueront d’innover et d’amuser la galerie, tout en mettant en avant leur enseigne. Un exemple inspirant de marketing décomplexé !
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