À l’approche des élections européennes de 2024, la bataille pour conquérir les suffrages des jeunes électeurs fait rage. Dans un paysage politique en pleine mutation, où les partis traditionnels perdent du terrain face à de nouveaux mouvements, la communication politique doit s’adapter pour toucher cette cible stratégique. Le défi ? Établir un lien authentique avec une génération ultra-connectée et habituée aux codes des réseaux sociaux.

Adapter son langage et sa présence en ligne

Pour s’adresser efficacement aux jeunes électeurs, les candidats doivent maîtriser le langage et les codes propres à chaque plateforme. Sur TikTok, réseau prisé des plus jeunes, l’enjeu est de créer des contenus courts et percutants, en phase avec les tendances du moment. Les candidats ayant compris cette nécessité, à l’instar de Jordan Bardella (RN) ou Manon Aubry (LFI), génèrent un fort engagement.

Mais être présent ne suffit pas, encore faut-il adopter le bon ton et les bons formats. Comme le souligne Charles-Marie Boret, consultant en communication publique :

« Il faut trouver l’équilibre entre rentrer dans le concept, tout en restant soi-même et en maîtrisant la part importante du message que représente la mise en scène. »

Charles-Marie Boret, consultant en communication publique

Miser sur l’authenticité et la proximité

Au-delà des codes de forme, l’enjeu pour les candidats est de recréer un lien de proximité avec des citoyens de plus en plus méfiants envers la parole politique. Cela passe par davantage d’authenticité et de transparence dans la communication.

Des initiatives comme des interviews décontractées avec des influenceurs ou encore l’utilisation de formats interactifs sur les réseaux peuvent y contribuer. L’essentiel étant d’aller à la rencontre des électeurs là où ils se trouvent, en s’adaptant à leurs usages.

Construire sa notoriété en amont

Si l’engagement sur les réseaux est crucial, il ne faut pas négliger l’importance d’un travail de fond pour bâtir sa notoriété. Les candidats ayant déjà une expérience et une visibilité, comme Raphaël Glucksmann ou Manon Aubry, candidats aux européennes pour la 2ème fois, partent avec un avantage.

Mais cela ne doit pas décourager les nouveaux entrants. Avec une stratégie bien pensée alliant présence en ligne et sur le terrain, construction d’un récit et d’un positionnement clair, il est possible de créer une dynamique.

Mobiliser pour faire entendre sa voix

Au final, l’objectif de toute communication politique est de transformer l’essai électoral. Si certains candidats suscitant le plus d’engagement en ligne, comme François Asselineau ou Florian Philippot, peinent à concrétiser dans les urnes, une forte mobilisation reste cruciale.

C’est là que les relais d’influenceurs, appelant la jeunesse aux urnes, peuvent faire la différence. Des initiatives citoyennes bienvenues dans un contexte de défiance envers les institutions.

Conseils pour une communication politique performante

Pour conclure, une stratégie de communication politique gagnante auprès des jeunes électeurs doit s’appuyer sur :

  • Une adaptation aux codes et formats de chaque réseau social
  • Un message clair et authentique pour recréer de la proximité
  • Un travail de fond sur la notoriété et le positionnement des candidats
  • Une mobilisation citoyenne pour transformer l’engagement en votes

En maniant avec agilité ces différents leviers, en phase avec les attentes d’une génération, les politiques peuvent espérer relever le défi démocratique qui les attend en 2024. Un enjeu plus crucial que jamais à l’heure du désenchantement politique.