L’intelligence artificielle générative, capable de produire du contenu de plus en plus crédible, suscite autant d’enthousiasme que d’inquiétudes. Et le géant des réseaux sociaux Meta semble tiraillé entre ces deux postures. D’un côté, il multiplie les initiatives pour intégrer l’IA dans ses produits phares comme Facebook et Instagram. De l’autre, certains de ses dirigeants mettent en garde contre les dérives potentielles de cette technologie.
Meta fonce sur l’IA malgré les risques
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, ne cache pas ses ambitions en matière d’IA. Il prévoit qu’à l’avenir, la majorité des contenus sur Facebook et Instagram seront générés par l’IA. Meta travaille donc activement à intégrer des outils de création assistée par IA dans ses applications.
Le directeur technique Andrew Bosworth partage cet enthousiasme. Pour lui, les progrès de l’IA montrent la voie à suivre pour la prochaine étape. Meta compte donc appuyer sur l’accélérateur dans le développement de l’IA.
Des dirigeants appellent à la prudence
Pourtant, en parallèle, certains cadres de Meta tirent la sonnette d’alarme. C’est le cas d’Adam Mosseri, patron d’Instagram. Dans un post sur Threads, il souligne la difficulté croissante à distinguer les contenus générés par l’IA de ceux issus de la réalité :
Que l’on soit optimiste ou pessimiste sur cette technologie, l’IA générative produit clairement du contenu difficile à discerner d’enregistrements de la réalité, et s’améliore rapidement.
– Adam Mosseri, dirigeant d’Instagram
Pour Mosseri, Meta a un rôle à jouer en labellisant au mieux les contenus générés par l’IA. Mais il appelle aussi les utilisateurs à faire preuve de discernement face à des contenus prétendument réels.
Des impacts encore mal cernés
Le problème, comme le sait Mosseri, c’est que les internautes ne feront pas forcément cet effort critique. Les réseaux sociaux fourmillent déjà de fake news qui se répandent malgré les faits établis. L’IA pourrait amplifier ce phénomène de désinformation et de manipulation à grande échelle.
D’autres risques pointent à l’horizon avec la démocratisation de l’IA conversationnelle et des avatars virtuels :
- Déshumanisation des relations, si les gens préfèrent échanger avec des bots
- Perte de repères entre réel et virtuel, avec des avatars ultra-réalistes
- Biais et discriminations reproduits ou amplifiés par les algorithmes d’IA
L’histoire des réseaux sociaux incite à la prudence. Longtemps vus comme de simples divertissements sans danger, leurs effets négatifs ne sont apparus qu’après coup : addiction, harcèlement, polarisation, ingérences étrangères… Les autorités commencent tout juste à les réguler.
L’IA a besoin d’un cadre éthique
Avec l’IA, il faut tirer les leçons du passé. Plutôt que foncer tête baissée et constater les dégâts ensuite, une évaluation proactive des risques s’impose. Des garde-fous éthiques doivent être posés en amont pour guider le développement responsable de ces technologies puissantes.
Meta, comme les autres géants de la tech, a donc une lourde responsabilité. Trouver le juste équilibre entre innovation et précaution sera un défi majeur des années à venir. Pour que l’IA reste un outil au service de l’humain, et non l’inverse.
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