Et si demain matin, en achetant votre baguette, vous gagniez un billet pour Londres ? Pas un bon d’achat, pas un jeu concours interminable… non, un vrai billet Eurostar, valable dès le lendemain, pour vous et la personne de votre choix. Ça semble complètement fou ? C’est pourtant exactement ce qu’a réussi Eurostar avec l’opération Unexpected Tickets. Et franchement, dans un monde où tout est prévu six mois à l’avance sur Instagram, cette campagne remet un coup de pied magistral dans la fourmilière du voyage planifié.
On va décortiquer ensemble pourquoi cette activation est non seulement géniale sur le papier, mais surtout ultra-efficace en termes de branding, d’engagement et de buzz organique. Parce que oui, en 2025, faire rêver les gens reste l’une des meilleures façons de vendre… même des billets de train.
Le contexte : quand le voyage devient une routine Instagram
Avant de plonger dans l’opération, remettons les choses en perspective. Aujourd’hui, partir en week-end à Londres ou Amsterdam ressemble plus à une production Netflix qu’à une aventure. Stories géolocalisées, check-ins, poses calculées devant Big Ben… Le voyage spontané ? Quasi éteint. Eurostar l’a bien compris : leur produit phare (le trajet rapide entre capitales européennes) souffre d’une image un peu trop « business » et pas assez « plaisir impulsif ».
Et pourtant, qui n’a jamais rêvé de tout plaquer un vendredi soir pour aller écouter du rock à Camden ou manger des stroopwafels à Amsterdam ? C’est exactement ce gap émotionnel qu’a voulu combler l’opération Unexpected Tickets, lancée pour célébrer la réouverture de la ligne directe Amsterdam-Londres.
Le concept : la simplicité désarmante qui fait tout
L’idée tient en une phrase : transformer des objets symboliques du quotidien en billets de train surprise. Une baguette = Paris. Un fish & chips = Londres. Un vélo (oui, le cliché néerlandais assumé) = Amsterdam.
Ces objets ont été dissimulés dans les trois villes concernées, avec un QR code et un message clair : « Demain, tu pars. » Pas de formulaire à remplir, pas de tirage au sort dans trois mois. Tu trouves, tu scannes, tu pars le lendemain avec la personne de ton choix. Point.
« On voulait redonner le goût du départ immédiat, celui qu’on avait quand on était étudiants et qu’on prenait le premier train sans réfléchir. »
– Alexander Kalchev, Executive Creative Director chez DDB Paris
L’exécution : caméra cachée et émotions brutes
Douze passants ont vécu l’expérience en vrai. Les séquences filmées sont juste… délicieuses. On y voit des Londoniens éclater de rire en découvrant qu’un fish & chips emballé dans du papier journal contient un billet pour Paris. Des Parisiens hébétés qui sortent d’une boulangerie avec leur baguette… qui vibre parce qu’un billet Eurostar est caché dedans.
Le montage est parfait : pas de mise en scène lourde, juste des réactions 100 % authentiques. Et ça, en marketing expérientiel, c’est l’or pur. Parce que quand c’est trop léché, les gens sentent l’arnaque. Là, non. On sent le vrai choc, la vraie joie.
Phase 1 : les créateurs pour allumer la mèche
Avant de lâcher les objets dans la nature, Eurostar et DDB Paris ont fait vivre l’expérience à une poignée d’influenceurs locaux (pas les méga-stars, plutôt des créateurs crédibles dans le voyage et le lifestyle). Résultat ? Des stories complètement dingues, postées en temps réel : « Attends je viens de trouver un vélo avec un billet pour Londres dedans ?? »
Effet immédiat : curiosité massive, partage organique, et surtout crédibilité. Quand les vrais passants ont commencé à trouver les objets, tout le monde savait déjà que c’était réel. Le seeding parfait.
Pourquoi ça marche si bien (analyse froide)
On pourrait croire que c’est juste « mignon ». Non. C’est une masterclass de marketing moderne. Voici pourquoi :
- Effet surprise total : dans un monde de pubs ciblées à mort, recevoir une expérience sans l’avoir demandée, c’est rarissime.
- Contenu UGC explosif : les gagnants ont tous filmé leur départ, leurs proches, leurs réactions. Des heures de contenu gratuit et ultra-authentique.
- Coût par impression ridicule : une douzaine de billets offerts = des millions de vues organiques. Faites le calcul.
- Storytelling incarné : Eurostar ne dit pas « voyagez spontanément », ils le font vivre. Show, don’t tell.
- Parfait timing : lancement pile avec la réouverture de la ligne Amsterdam-Londres. Le message business est là, mais caché derrière l’émotion.
Les chiffres (quand ils seront publics, on mettra à jour)
Pour l’instant, on sait que la vidéo principale a dépassé les 8 millions de vues en 72 heures sur TikTok et Instagram (chiffres estimés début décembre 2025). Les recherches « Unexpected Tickets Eurostar » ont explosé en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et en France. Et surtout, les réservations spontanées sur le site Eurostar ont bondi de plus de 30 % la semaine suivant le lancement (source interne DDB Paris).
Ce qu’on peut en tirer pour nos propres marques
Ok, on n’a pas tous le budget d’Eurostar. Mais les leçons sont universelles :
- La spontanéité reste l’une des émotions les plus puissantes en marketing.
- Offrir une vraie expérience > offrir un produit.
- Le contenu authentique (caméra cachée, réactions réelles) bat toujours la pub traditionnelle.
- Une bonne idée n’a pas besoin d’un budget énorme si elle est partageable.
- Travailler avec des créateurs en amont = allumer le feu avant de souffler dessus.
Imaginez la même chose pour une marque de café : vous achetez votre café du matin… et il contient un billet pour Lisbonne. Ou pour une appli de livraison : votre livreur vous tend un paquet avec un vol pour Barcelone dedans. Les possibilités sont infinies.
Conclusion : le retour du voyage comme aventure
Avec Unexpected Tickets, Eurostar ne vend plus seulement un trajet en train. Ils vendent le frisson du départ impromptu, le rire nerveux quand on réalise que c’est vrai, la tête de vos proches quand vous leur dites « on part demain ».
Et ça, mes amis, c’est ce qu’on appelle une campagne qui marque les esprits. Pas parce qu’elle est chère ou technologiquement folle. Mais parce qu’elle touche à quelque chose de profondément humain : l’envie de dire f*** it, on part.
Chapeau DDB Paris. Chapeau Eurostar. Et si jamais vous remettez ça… je prends mon vélo tous les matins à Amsterdam, au cas où.
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