L’application mobile Yuka, bien connue pour scanner et décrypter la composition des produits alimentaires, passe à la vitesse supérieure dans sa croisade contre les additifs controversés. Avec sa nouvelle fonctionnalité « Balance Ton Additif », Yuka compte bien mettre la pression sur les marques qui tardent à assainir leurs recettes.

Le « Name and Shame » comme levier d’action

Fini le temps où Yuka se contentait d’informer ses utilisateurs sur les ingrédients indésirables cachés dans leurs aliments préférés. Désormais, l’application veut donner un véritable pouvoir d’action aux consommateurs. En un clic, il est maintenant possible d’interpeller directement les marques dont les produits contiennent des additifs à risque, via un e-mail pré-rédigé ou un post accusateur sur les réseaux sociaux.

Les choses n’évoluent pas assez vite et de nombreuses marques tardent à supprimer ces substances problématiques.

– Julie Chapon, co-fondatrice de Yuka

L’objectif assumé est de faire pression sur les géants de l’agroalimentaire en dénonçant publiquement leurs mauvaises pratiques. Avec ses 22 millions d’utilisateurs rien qu’en France, Yuka dispose d’une véritable force de frappe pour faire bouger les lignes.

55 additifs dans le viseur

Yuka a dressé une liste noire de 55 additifs jugés à risque, en s’appuyant sur les avis des autorités sanitaires européennes et françaises (EFSA, ANSES) ainsi que du Centre International de Recherche sur le Cancer. Résultat : pas moins de 15 000 produits vendus en France sont épinglés par l’application pour leur composition douteuse et se voient affublés du fameux symbole « épingle rouge », désormais bien connu des consommateurs.

Parmi les marques dans le collimateur, on retrouve de grands noms de l’industrie agroalimentaire comme :

  • Herta
  • Lu
  • Mentos
  • Danone

Elles risquent de voir leur réputation écornée si elles ne réagissent pas rapidement aux injonctions des « Yukanautes ». Car avec le hashtag #BalanceTonAdditif, nul doute que la polémique va vite s’enflammer sur la toile.

Charcuterie, confiserie… Aucun secteur n’est épargné

On se souvient de la pétition anti-nitrites lancée par Yuka début 2023, qui avait mis les industriels de la charcuterie sous pression. Cette fois, l’application ratisse beaucoup plus large et s’attaque à tous les types de produits ultra-transformés. Plats préparés, biscuits, confiseries, boissons… Les additifs problématiques se cachent partout et Yuka compte bien les débusquer un par un.

Reste à savoir comment les marques incriminées vont réagir face à ce nouveau type d’activisme numérique. Certaines pourraient contre-attaquer en justice, comme lors de l’affaire des nitrites, mais elles prennent le risque de jeter de l’huile sur le feu. Le plus judicieux serait encore d’entendre le message des consommateurs et d’accélérer la reformulation des recettes pour proposer des produits plus sains.

Vers une industrie alimentaire plus transparente ?

Avec cette nouvelle offensive, Yuka bouscule à nouveau les codes du secteur agroalimentaire et l’oblige à plus de transparence. On peut espérer que ce coup de pied dans la fourmilière pousse les industriels à revoir en profondeur leurs process de fabrication, pour le plus grand bénéfice de la santé publique.

Car c’est bien la pression des consommateurs, de plus en plus informés et exigeants, qui fera évoluer durablement les pratiques. En offrant à chacun la possibilité de se faire entendre, Yuka contribue à rééquilibrer le rapport de force entre citoyens et multinationales de la malbouffe. Un petit pas pour l’appli, un grand pas pour l’alimentation ?

Sans nul doute, la fonctionnalité « Balance Ton Additif » marque une nouvelle étape dans la croisade pour une alimentation plus saine et loyale. Avec Yuka comme porte-voix, les consommateurs ont désormais un levier concret pour faire entendre leur voix. Aux marques de saisir cette opportunité pour (enfin) changer de recette.